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LE ROI ARTUS.

sénéchal du roi Ban de Benoyc et fait sa première visite à Viviane, dans la forêt de Briosque.

Le roi Leodagan et Artus lui-même avaient grand besoin de ses conseils. Une armée considérable était réunie devant Caroaise, attendant de lui l’ordonnance de chaque échelle. On peut résumer en peu de mots les avis du prophète : empêcher les espions de l’armée ennemie de rien deviner du plan d’attaque ; distribuer toutes les forces en dix batailles, dont les premières iront surprendre de nuit le camp des Danois, que les débauches de la veille retiendraient assoupis ; « car en leur ost estoit venue grant abondance de blé, de chair et de vins. » Telle était la confiance des Saisnes, qu’ils n’avaient pas même posé de gardes devant les tentes, et que les abords n’en étaient défendus que par un rempart de charrettes. Les autres échelles devaient attendre dans le bois voisin un signal pour se montrer, ramener les fuyards ou décider le succès de la journée. Nous nous garderons bien de suivre le romancier dans le long récit de la bataille livrée au roi Rion, devant Daneblaise ; il suffira de dire qu’après une lutte acharnée, le roi barbu se verra obligé de remonter dans ses vaisseaux, et de rentrer en Danemark, sans la barbe de Leodagan, principal objet de ses convoitises.

Comme on prenait les dernières dispositions