Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.
169
MERLIN EN GAULE.

chevalier pour délivrer la reine et venger la défaite de Loth. Ce n’était pas la première fois qu’il avait conduit les Bretons au milieu des plus grands dangers pour leur donner occasion, en arrachant la victoire aux Saisnes, de montrer ce qu’ils savaient faire.

Il s’agissait maintenant pour le prophète de passer en Gaule : une force irrésistible l’entraînait de ce côté. Il avait beau chercher à prendre le change, en se représentant que le salut des États du roi Ban et du roi Bohor justifiait son voyage, une voix plus forte encore lui disait que là devait-il rencontrer la grande charmeresse, futur arbitre de sa destinée. Merlin passa donc la mer. Arrivé dans le royaume de Benoyc, il se montra à Léonce de Paerne auquel il apprit que le roi Claudas de la Déserte venait de s’allier au roi des Gaules et que tous deux se rendaient à Rome pour y faire hommage à l’empereur. Celui-ci devait s’engager à leur fournir une armée considérable, sous le commandement de Ponce-Antoine. Avec un tel secours, Claudas espérait bien venger ses précédentes défaites, en entrant dans les terres de Gannes et de Benoyc, en dépouillant les deux frères de leurs héritages. À Ponce-Antoine, au roi des Gaules, à Claudas, devait encore se réunir un puissant duc d’Allemagne appelé Frollo, cousin-germain de Ponce-Antoine et renommé