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PARLEMENT DES ROIS FEUDATAIRES.

sur lesquels ils auraient pu compter étaient eux-mêmes obligés de se défendre dans leurs terres. Ainsi le roi Leodagan de Carmelide soutenait difficilement la guerre contre le puissant roi Rion ; le roi Pelle de Listenois était retenu près du roi Pellinor, son frère ; obligé d’attendre, pour recouvrer la santé, l’arrivée de celui qui devait mettre les aventures du Graal à fin ; son autre frère, Alfarzan, partageait le sort et les lointaines espérances de Pellinor. Quant au roi de Sorelois, à Brangain de l’Ile perdue, à Amadorian et Clamadès, ils avaient grand’peine à se défendre de Galehaut, le fils de la géante des Lointaines Iles, qui réclamait l’hommage de leurs terres.

Mais les regrets ne servaient de rien. Tradelinan, roi de Norgalles, fit aisément comprendre qu’après les récents désastres, ils ne pouvaient penser à livrer une bataille décisive aux Saisnes ; qu’il valait mieux garnir les villes frontières, et de là harceler l’ennemi, l’empêcher de renouveler ses provisions, jusqu’au moment où, la faim venant à les tourmenter, on pourrait les attaquer avec avantage et les contraindre à vider le pays. En conséquence, Ydier, roi de Cornouaille, s’enferma dans Nantes, vers la limite du royaume de Bretagne[1] ;

  1. Il est impossible de ne pas voir dans ces indica-