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LE ROI ARTUS.

de Chaligné ; de Segurade du château de Blaquestan ; d’Agravadain du Château-fort ; de Guimart de Vindesores ; de Loudart de Glocedon ; de Saron de l’Estroite Marche ; de Guimart du Blanc Estanc ; de Karadoc le Géant de la Blanche Tour, de son frère Blanor de la Douloureuse Tour ; d’Adrian le Gay de la Forêt périlleuse ; d’Acarnaduc le Noir et de ses deux frères.

Ces noms qui, disons-nous, reviendront dans les récits suivants, ou dont s’empareront, dans le cours des treizième et quatorzième siècles, les poëtes imitateurs des romans primitifs, sont, à cause de cela, bons à noter ici. Ils constatent une fois de plus la féconde imagination de nos romanciers, ou du moins le nombre et la variété des lais qu’ils prenaient pour guides.

À vrai dire, la seconde campagne contre les rois feudataires, ne sera, comme diraient les musiciens, qu’une variation du motif original. Au lieu d’assiéger Carlion, les rois alliés campent dans la verte prairie de Bredigan ; au lieu de l’incendie qui avait dévoré leurs tentes, Merlin leur envoie un tourbillon de vent qui renverse également leurs tentes, jette la confusion parmi eux et les livre à la merci d’Artus. Ainsi, d’un seul lai, le romancier a fait deux épisodes distincts, et dans une seule victoire a trouvé les éléments de deux victoires.