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MERLIN.

et savons que nostre sire volt que vous seiez sire de nos, et dès que il le vuelt, nos le voulons bien ; si, vous tenons et tenrons por seignor, et voulons prendre nos nés et nos heritaiges et nos honors de vos ; mais nos vos prions comme seignor que vostre sacre respitiez jusques à la Pentecoste. Ne jà por ce ne serez moins sire dou regne et de nous ; et voulons que vous nos en respondiez vostre volenté sans conseil. Et Artus respont : De ce que vos me dites que je preigne vos homaiges et que je vos rende vos honors, et que vous les teingniéis de moi, ce ne puis-je faire ne ne doi. Je ne puis vos honors ne les autres baillier, tant que je aie la moie et de ce que vos dites que soie sire dou regne, ce ne peut estre, davant que je aie le sacre et la corone et l’onor de la corone ; mais je respite ce que vous me demandez d’endroit le sacre, et le vourai-je moult volentiers. Car je ne voil avoir sacre ne onor se je ne le puis avoir de par Dieu et de par vous. »

Il fut donc convenu, à la satisfaction générale, que l’élection et le sacre se feraient à la prochaine Pentecôte ; et en attendant, pour essayer les dispositions du futur roi, on lui mit entre les mains de grandes richesses, des armes et des joyaux de toute espèce. Il n’en garda rien pour lui ; mais, après s’être enquis