au mot ouverte, et me suis-je trompé sur le sens d’adoperta ?
Autre faute : J’ai expliqué groe par gravier, et j’aurais sans doute mieux fait de l’entendre : grez, pierre dure, comme dans ce passage du Moniage Guillaume :
Il grele fort, si est dure la groe,
Ne sai aler deschaus, parmi la roche.
M. Génin me gourmande fort là-dessus. C’est encore dans Berte
aus grans piés, page 49 :
Berte gist sur la terre qu’est dure comme groe.
« Le mot groe, dit-il, est expliqué gravier, tandis qu’il signifie
un enclos ou un marais. » Voilà véritablement une belle correction !
La terre dure comme un enclos ou comme un marais !
Faut-il, pour n’avoir pas trouvé cela, perdre à jamais le droit
d’examiner la Chanson de Roncevaux.
Je conviendrai pourtant volontiers que j’ai hasardé plus d’une explication douteuse des mots anciens que je rencontrais sur mon chemin. Ces explications, je les propose, je les discute, puis souvent ailleurs j’y renonce et je les tourne en plaisanterie. Libre au lecteur d’accepter ou de rejeter ma conjecture, cela ne fait de mal à personne et n’empêche pas qu’un assez grand nombre d’importants manuscrits de notre Bibliothèque nationale ne soient décrits et analysés ; que nous ne possédions un Romancero français ; une collection d’anciennes Chansons de geste ; enfin, une édition des Chroniques de Saint-Denis plus exacte que les précédentes.
D’ailleurs, j’ai dû faire une remarque : dans toutes les citations que fait M. Génin de mes anciennes éditions, je trouve aujourd’hui des fautes à relever qu’il n’a pas aperçues, et qui deviennent pour lui la matière de reproches ridicules et chimériques. Il n’y a qu’une explication naturelle à cela : c’est qu’un habile homme lui aura désigné les passages répréhensibles, et se sera confié, pour découvrir le défaut, dans la sagacité de l’éditeur du Théroulde. Or, cette confiance a été constamment trompée. Je veux encore en citer quelques exemples, bien décidé d’ailleurs à faire bon marché de tout amour-propre. Dans la Berte, page 46, la reine eut
Affublé un mantel dont la penne fut grise,