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LA CHANSON DE ROLAND
(ÉDITION DE M. F. GÉNIN.)

(Deuxième article.)
« Voilà cet homme qui, lorsque je passais tranquillement mon chemin, m’arrête et m’entreprend devant tout le monde. Le voilà qui me lance à la tête une dissertation indigeste, violente, gonflée du fatras d’une érudition pour le moins équivoque. Suis-je tenu de barboter derrière lui dans son marécage ? Au fond, j’ai très-peu de goût pour la polémique. »
(Lettre à M. P. Paris).

Ces paroles sont tirées de l’épître dont l’éditeur du Théroulde a bien voulu m’honorer peu de jours après la publication de mon premier article. Elles m’ont causé, je l’avoue, une certaine surprise, et j’ai dû penser, en voyant ainsi M. Génin protester de son aversion naturelle pour la polémique, que le temps était un bien grand maître et qu’il ne fallait plus désespérer de rien. Pour ma défense, je remarquerai cependant que les livres nouveaux sont tous exposés aux entreprises dont il se plaint ici, et que ni les rois ni les chefs de division ne sauraient être mis en dehors de la loi commune. D’ailleurs, il ne m’est pas nettement démontré que j’aie arrêté dans la rue un honnête passant, calme, inoffensif ; une âme du bon Dieu dont la vie n’offrait qu’une admirable succession d’œuvres pies. J’ai rencontré chez M. Pothier, libraire, un livre qui touchait aux études dont je me suis occupé toute ma vie, un livre écrit par un homme accoutumé depuis sa jeunesse à faire impitoyable guerre à tous les auteurs de