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XXXII
INTRODUCTION.

toutes les contradictions d’un monde positiviste et superficiel lui sont apparues comme autant de spectres ou fantômes détestables. Il a pris corps à corps sophismes et scélératesses timorés de l’opinion. Il les a personnifiés, mais non pas idéalisés ; et, au contraire, il a vivement débusqué l’idéal romantique et même la poésie bourgeoise de leur nuage radieux. La fantaisie a cédé le pas à la logique. Car la seule logique pouvait réduire la morgue de tous les contre-sens prétendus spéculatifs. Ses facultés défiantes, non exemptes, des sympathies spontanées, se sont tournées vers l’esprit géométrique, juridique, scientifique, et enfin, dépassant les vanités de la science, du code, et de la géométrie, toutes inventions de la courte intelligence humaine, se sont élevées jusqu’à Dieu par l’élan d’un zèle toujours logique, déductif et impératif. Il est un apôtre, qui ne s’humilie pas au-dessous d’une certaine dialectique ; son christianisme est une conclusion, plutôt qu’une croyance ou un effet de la grâce. Cest quelque chose comme du positivisme chrétien.

Au surplus, les Idées de M. Alexandre Dumas fils ne nous semblent pas, ainsi qu’on le verra par la suite, les fondements inébranlables de son œuvre. Elles sont plutôt le fronton du monument, mais un peu à jour et en l’air. Son incontestable originalité est l’observation même des faits ; surtout son plus solide mérite consiste en l’art dont il a mis le réalisme à la scène.

Nul doute qu’il soit entré plus avant qu’aucun autre