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Ils taillaient dans la matière inerte, demandant à quelques lambeaux de chair en putréfaction le secret du mystère. Les acides, les réactifs, tels étaient leurs agents les meilleurs, ceux qui ne se trompent pas.

Le coroner attendait le résultat de leurs expériences pour commencer l’enquête.

Les policiers à qui incombait la garde du témoin se divisaient la besogne. Tandis que l’un demeurait de faction à la porte de la chambre, l’autre errait çà et là, de maison en maison, questionnant l’un, enregistrant les déclarations de l’autre, s’ébauchant une théorie personnelle.

Une grave présomption pesait contre le détenu : ses origines. Quant à ses antécédents directs, ils étaient indifféremment favorables ou défavorables, c’est-à-dire nuls.

Dans sa chambre étroite, où il pouvait à peine faire quelques pas, il se morfondait dans la monotonie des heures longues.

Une fois, par faveur, il était sorti se délasser par la marche, de son immobilité prolongée. Le gardien l’accompagnait.

Cette promenade fut la seule.

Trop de regards se portaient sur lui où il lisait