Page:Paquin - Aventures fantastiques d'un canadien en voyage, 1903.djvu/32

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 32 —
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

IV

dans les montagnes de l’australie.


Le soleil venait de disparaître derrière les cimes dentelées des montagnes bleues. La forêt vierge, d’ordinaire si monotone en Australie, prit pour quelques instants une teinte plus animée. Les bois d’eucalyptus, qui s’y étendaient à perte de vue, gardaient, il est vrai, leur aspect morne et triste, et la monotonie n’était rompue çà et là que par quelques casuarines, petits arbustes frais et verts, aux fleurs d’un beau jaune d’or. Mais au second plan, à travers les vapeurs du crépuscule, la montagne se colorait d’un vert assez foncé, tandis que les cimes plus éloignées étaient d’un bleu magnifique, qui devenait plus clair pour les sommets que l’on apercevait bien loin à l’horizon.

À l’ouest, les légers nuages qui voilaient le ciel prenaient déjà la teinte rosée du couchant, lorsque quatre hommes se montrèrent au sommet du Rasoir, une des plus hautes arêtes de la contrée.

Quatre hommes ! Trois hommes plutôt. Le quatrième était un colosse à la figure terrible. En ce moment surtout ses sourcils se fronçaient d’une manière qui annonçait rien de bon.