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Au commandement de « Allez » ils tombèrent en garde. Dès les premières passes, il fut facile de prévoir quelle serait l’issue de la lutte. Bernard se contentait de parer, en souriant.

L’Anglais était facile à formaliser. Il se vit impuissant, vaincu devant une foule qui, disons-le, ne lui était guère sympathique. Il eût été victorieux sans l’arrivée inopportune du Canadien. Il résolut d’en finir au plus tôt avec lui.

Il continua donc d’attaquer avec rage et comme ce mode d’attaque ne lui était pas profitable, il résolut d’y mettre fin par quelque coup hardi.

Il s’agissait d’atteindre l’adversaire à la joue, voilà tout.

— Allons, finissons-en, dit-il, en portant un coup qui, selon lui, allait terminer la lutte.

— Oui, finissons-en, répéta le Canadien, qui, soudain, par une botte brillante, fit sauter à dix pas l’épée de l’Anglais.

Celui-ci, désarmé tout à coup, demeura tout hébété. Vraiment, il faisait triste figure.

— Si monsieur veut prendre sa revanche, dit le Canadien, en s’inclinant…

La foule applaudit à outrance.

— Oui, oui, criaient mille voix.

L’Anglais revint l’épée à la main.

— Allons, en garde ! s’écria-t-il !