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Comme les aventuriers arrivaient à l’auberge de leur nouvel ami, le vent soufflait très fort. Peu à peu il se déchaîna avec fureur contre les arbres les plus hauts, il les agitait en tout sens et en courbait par moment le sommet, au point que les branches les plus élevées se penchant jusqu’à terre, se brisaient net, ou reprenaient leur position naturelle avec un craquement formidable.

— Tout à coup, du haut des rochers, une rafale de vent s’abattit sur l’auberge avec tant d’impétuosité que la porte de la bicoque s’ouvrit avec fracas.

— Encore une rafale semblable, dit Bernard, et l’auberge s’effondre sur nous.

En ce moment, c’est-à-dire en se précipitant pour fermer la porte, Williams fut renversé comme un fétu, Dupont poussa un cri de terreur, le Parisien arma vivement sa carabine et Bernard saisit son poignard.

Une panthère venait de s’élancer dans la hutte. Elle était terrible à voir avec sa robe mouchetée, ses griffes puissantes, ses yeux ardents, ses bonds impétueux. Elle poussait des cris que leur ressemblance avec la voix humaine rendait très lugubres.

Les quatre aventuriers étaient trop habitués aux dangers de toutes sortes pour perdre la tête en une