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contre nationalité ; que de retenir, inspiré par cette odieuse considération, un seul de ceux qui ont fait d’aussi douloureux sacrifices, que le sont ceux qu’entraîne l’abandon de la patrie ; si par là on leur ravit une seule chance de plus de succès, de plus de consolation.

Oh, si c’est la conviction, qu’ils assureront mieux le bien-être de la pauvre famille émigrée, qui induit quelques hommes à la retenir ici plutôt de la laisser rejoindre les frères et les amis d’enfance qui l’on invitée à s’associer à leur aisance, acquise dans le Haut-Canada ou dans les États-Unis, que ces hommes-là s’associent comme nous le fesons ; c’est leur droit et c’est leur devoir. Comme nous ils doivent aider de leurs conseils et de leurs bienfaits ceux qu’ils seront aussi assurés de voir prospérer, comme nous sommes assurés de voir prospérer ceux que nous voulons aider.

Notre association n’est pas formée dans le but exclusif de fortifier et d’éterniser notre nationalité. Elle est sauve et impérissable par mille causes distinctes et séparées de notre association ; et néanmoins celle-ci, sans avoir été formée principalement pour cet objet, y est étroitement liée, et facilite son développement, plus qu’aucune autre mesure de bienfaisance, de raison et de justice, dont l’on ait jamais entretenu le peuple.

Ce n’est pas dans le Bas-Canada, qui, le premier entre toutes les colonies anglaises, a le mérite d’avoir passé un acte de naturalisation en faveur de tous les hommes, sans distinction de leur culte, ni du pays de leur naissance, qu’il fût d’Afrique ou d’Asie ; et qui donne le droit à tous les membres de la famille humaine de venir travailler le sol, exercer leurs diverses industries, jouir des mêmes droits civils, religieux et politiques, en libre compétition avec les constituants français des représentants français, qui ont con-