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les manufactures et les métiers, le prolétariat et la domesticité, en fournissent la plus grande partie ; puisque par des circonstances uniques au monde, les trois quarts de la population britannique appartiennent à ces classes ; aux villes et aux ateliers, et non pas aux champs. En arrivant en Amérique la tendance de cette émigration ; l’aptitude à continuer l’exercice des industries apprises ; l’avantage pour elle de conserver des rapports d’appui avec les manufacturiers et les marchands qu’ils avaient servis utilement avant de s’en séparer ; tout tend à les fixer dans nos villes. Tout tend à les éloigner d’adopter si tard la vie agricole, dans des conditions aussi étranges pour eux, que de commencer par l’incendie de la dévastation de la forêt ; la plus précieuse, la plus élevée en prix de toutes les propriétés, dans les pays d’où ils viennent. Nos villes grandissent et bénéficient plus vite par leur industrie, ils y prospèrent mieux qu’ils ne le feraient à la campagne. Tant mieux quand un honnête homme, peu importe d’où il vient, d’Irlande ou d’Amérique, peut réussir dans la ville ou dans la campagne !

Le Haut-Canada attire de préférence l’émigration britannique. Elle a plus de chance d’y prospérer que dans le Bas-Canada. Elle y trouve plus de conformité à ses manières, à ses lois, à l’infinie variété de ses Églises ; elle y rencontrera plus de parents, d’amis, de concitoyens déjà rendus. Elle s’y groupe attirée par les plus saintes affinités. Ce serait assumer une inhumaine responsabilité que d’être guidé par la machiavélique considération, d’opposer nationalité