Page:Papineau - Discours à l'assemblée du marché Bonsecours, paru dans Le Canadien, du 21 avril au 8 mai 1848.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les plus haut placés dans la hiérarchie des pouvoirs et des dignités. Pour qu’il ait le désir de devenir ce respectable cultivateur, tel que nous en connaissons un si grand nombre, dans toutes nos nouvelles paroisses, d’hommes qui, à l’âge de 17 à 18 ans, sans avances ont pris et ouvert une terre et, avant l’âge de 50 ans ont établi sur des terres valant chacune plusieurs centaines de louis, cinq à six enfants ; il faudrait que dans l’avenir l’accès aux terres continuât à être aussi facile, comme il l’a été par le passé.

C’est là le bien que nous voulons procurer à tous les hommes dont la vocation spéciale est le défrichement du sol. Dans les circonstances du pays, oui ce sont nos compatriotes qui ont le plus grand besoin, qu’on leur vienne en aide ; qu’on les dirige vers une judicieuse et rapide colonisation des terres incultes de la couronne ou des compagnies, que l’on pousse de préférence les colons vers celles qui leur seront données au plus bas prix. Nulle concurrence ne peut donc être faite à un gouvernement éclairé, qui comprendra que la force de l’état c’est le grand nombre de citoyens rendus riches et contens par tout ce qui peut les retenir au pays, les attirer à y prendre des terres, à y récolter le plus tôt possible, après leur prise de possession, d’abondantes moissons. C’est par les moyens qui conduiront à ce but qu’il multipliera des consommateurs aisés, qui achèterons en plus grande quantité les marchandises de la métropole et de l’étranger, qui doit avoir la préférence dans le petit nombre de branches d’industrie où il fabrique mieux et à moindre prix que l’Angleterre. Ces achats de produits taxés rempliront mieux les coffres du gouvernement qu’ils ne le furent alors que la malveillance et l’avarice furent ses conseillers, comme ils l’ont été depuis le commencement de l’établissement des townships, pour la ruine commune des avares gouverneurs, juges, et conseillers qui, en violation des instructions royales qu’ils avaient prêté serment de faire exécuter, se distribuèrent des 30 et 40 mille acres, quand personne n’avait le droit d’en obtenir plus de douze cents.