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peser et d’analyser les subtilités, des milliers de celles qui s’en sont détachées, puissent vivre sûrs, tranquilles et bons citoyens dans celle-ci quand ils y sont nés, comme y ont vécu leurs vertueux ancêtres.

Qu’ils tendent toujours une main amie à tous les hommes de quelque origine, couleur ou doctrine qu’ils soient ; mais il n’y a pas la même obligation d’ouvrir ses oreilles, et de gaspiller son tems à tous les propos qui ne se rapportent pas, aux bons offices que les hommes en société, se doivent rendre, pour adoucir leurs peines et leurs besoins sur la terre. Qu’ils tendent une main secourable, à ceux qu’ils sauront avoir été leurs ennemis personnels, ou les ennemis de leur patrie, s’ils ont besoin de secours : c’est leur devoir de chrétien, comme le leur ont dit leurs pasteurs. Moi qui ne parle que comme politique et comme citoyen, je dis que c’est notre devoir d’hommes à tous, que nous devons le pratiquer en toute occasion, le plus qu’il nous est possible. Les dissidences religieuses ou politiques les plus profondes, ne doivent jamais vous empêcher de faire du bien, à ceux qui les professent.

Nous devons blâmer, sans réticence, des opinions que nous croyons mauvaises ; réfuter celles que nous croyons fausses ; mais cela n’excuserait pas la haine contre les personnes. Notre éducation et nos liaisons ont eu la plus grande part à former nos opinions. Nous sommes de bonne foi, et souhaitons être crus de bonne foi ; faisons la