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ils voient de la même manière, où trouver la combinaison la plus propre, à procurer le plus de bien possible, eu égard aux obstacles divers, que leur opposent les actualités et les antécédents divers des sociétés. Ils partent tous de même foyer d’instruction, pour se répandre chacun en leur pays, où ils portent un fonds d’idées communes, légèrement modifiées par des considérations locales.

C’est là ce qui me fait croire, qu’il y aura les plus grandes analogies, dans les réformes demandées de toutes parts. De toutes parts aussi, vous voyez les peuples si longtemps endormis se réveiller à leur appel, au retentissement de leur voix, qui verse autant d’espoir et de consolations dans le cœur des opprimés, que de colère et d’effroi dans le cœur des oppresseurs.

Oh ! pour qui a eu, le bonheur de vivre avec tant et de si grands hommes, d’obtenir leur estime et leur confiance, les résultats prévus et prédits, sont immenses et assurés. Moi, je n’en doute nullement, la plus grande partie de l’Europe sera très profondément et très heureusement réformée.

Ces réformes n’avaient-elles pas été promises au milieu des périls et des terreurs de la guerre, par des souverains, parjures au retour de la paix ; renonçant alors à leurs engagemens, au milieu de l’ostentation de leurs fêtes féeriques, avec leurs courtisans et leurs courtisanes ? La nécessité de réformes radicales n’est-elle donc pas évidente, par le fait qu’après plus de trente ans de paix, de professions réciproques entre tous les rois chrétiens, de leur désir de vivre en paix, en sainte alliance, en entente cordiale, les uns avec les autres, ils conservent sur pied plus de trois