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ment national. Quand elle eut son Parlement propre, il fut celui d’une minorité persécutrice, possédant un tiers du sol, confisqué à ses légitimes propriétaires ; condamnant les deux autres tiers du pays, à l’anarchie et à la stérilité. Enfin les principes humanitaires de l’Amérique et de la France en révolution commencèrent à faire naître l’amour de la nationalité, même dans ce parlement si vicieusement constitué. Il parla de pacifier et de policer ; de réunir, dans les liens d’une fraternité commune, les Irlandais des deux cultes ; ceux qui avaient été pendant des siècles exhérédés de la propriété, tant elle était possédée précairement par eux ; ceux qui avaient été mis hors la loi, parce qu’ils tenaient à la seule consolation, qui leur restât sur terre : leur foi, sans culte public, car il était proscrit. Il souhaita que l’Irlande fût moins malheureuse. Ce vœu parut à Pitt, à Castlereagh, à l’église établie par la loi. Ils conjurèrent à la ruine d’un Parlement appelé au repentir du passé, à la réparation du mal ; à l’inauguration de la loi et d’une justice égale pour tous, par les voix pures et incorruptibles des Carran, des Grattan et autres patriotes dévoués. Ils donnèrent à l’Irlande, en vue de détruire cet esprit naissant de nationalité, une Union sur le modèle de laquelle la nôtre est calquée ; et crurent avoir noyé cette terre de désolation séculaire, dans