Page:Panet - Journal du siège de Québec en 1759, E. Sénécal Imprimeur-Éditeur, 1866.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.
23

berges chargées de monde, entre ces bâtiments et qui se tenaient au courant. Ce mouvement donna une alerte à la ville ; je me rendis, après avoir bu deux coups de liqueur, chez Magnan à la porte St. Jean, et nous bûmes le troisième à l’alerte. Nous nous rendîmes à la porte St. Louis où était le commandant, lequel ayant vu la manœuvre, me détacha, volontairement, pour aller à la batterie St. Louis ; de là, je découvris que les berges reviraient à la Pointe Lévy ; qu’il y en avaient 40 autres qui suivaient le chenal du nord, qui se rendaient à l’Isle d’Orléans.

3. — Les bâtiments anglais au nombre de 17, dont un gros de 60 canons, 3 frégates et autres bâtiments étaient mouillés depuis le Cap Rouge jusqu’à Sillery. Ils faisaient un C pour fermer l’entrée de la rivière du Cap Rouge. Ce mouvement augmenta l’arrivée de M. Bougainville ; on détacha environ 500 hommes pour garder cette partie. Le même jour, il nous fut tué 3 hommes, dont deux à la batterie de M. Dunet, et un sur les ramparts par le feu de la Pointe Lévy.

4. — On s’aperçut au camp de Beauport que les ennemis avaient entièrement évacué le fort. Qu’il n’y restait plus que deux petits bâtiments mouillés vis-à-vis l’Église de l’Ange Gardien.

Le même jour, on envoya à la découverte au Sault ; on n’y découvrit aucun Anglais ; les habitants trouvèrent leur bled en état, et moins endommagés que ceux qui sont près de nos soldats.

On avait donné ordre de mettre le feu à trois retranchements que les Anglais n’avaient point brûlés, ce qui fut exécuté sur le matin. 4 berges se présentèrent à Samos, lesquelles se retirèrent à la première décharge.

Nous avons appris, savoir s’il est vrai, qu’un ingénieur anglais, pris par Dufy, et 5 autres soldats et 3 sauvages, que le général Amherst ne comptait pas paraître plus loin ; qu’il risquait le monde pour porter des nouvelles au général Wolfe.

Cet ingénieur rapporte que les nouvelles sont que, nous sommes maîtres de la meilleure partie de l’Irlande ; je voudrais que cela fût.

6. — Les Anglais firent un feu considérable de la Point Lévy, et démontèrent une batterie de la po… qu’ils firent…

Le même jour, étant à la batterie de M. Dunet, on vînt nous avertir qu’au dessus de la côte de Begin, sur le grand chemin, il passait une colonne de troupes anglaises. Le sieur Gareau et Dunet pointèrent chacun un canon de 24, qu’ils chargèrent à charge et demie. Le premier coup porta dans la colonne et doit en avoir incommodé quelques uns d’entr’eux plus qu’ils ne s’y attendaient, parce que le coup porta à cet endroit ; le second porta au-dessus de la colonne, et leur fit faire