Page:Panet - Journal du siège de Québec en 1759, E. Sénécal Imprimeur-Éditeur, 1866.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.
21

21. — Les Anglais, suivant leur louable coutume, ont mis le feu à St. Joachim, et ont brûlé les deux fermes. Toujours canonnade à la ville.

22. — Ils ont mis le feu au moulin du Saut, et à toute la côte du Petit-Pré et du Château Richer.

23. — Le feu de ces côtes a continué, et nous l’avons vu toute la nuit. Le même jour, je fus me promener à la basse-ville. Nous tirâmes sur les Anglais une douzaine de bombes, et 20 coups de canon, et ils cessèrent leur feu tout l’après-midi.

24. — On envoya M. St. Laurent, à 7 heures du matin, en parlementaire pour l’officier Écossais mort, blessé à l’affaire du Saut du 31. — Il a fait son testament, par lequel il a donné tout son argent et ses effets au soldat de Languedoc qui l’a pris prisonnier — pour savoir si l’on agréait son testament. Je ne sais pas encore la réponse.

La suspension d’armes a duré jusqu’à neuf heures. Ensuite les Anglais nous ont salué de 12 coups de canon. Le même jour, nous avons remarqué que les Anglais avaient mis le feu à leur retranchement du Sault, et que le feu recommença aux maisons du Petit-Pré.

25. — Les Anglais ont commencé le feu de leur batterie de la Pointe Lévi, et ont tué deux hommes sur le rempart.

26. — Continuation du feu anglais.

27. — Il fut décidé que les sieurs Duel et La Garenne, commandant la batterie du Domaine et de M. Levasseur, partiraient avec les hommes d’élite pour armer les six frégates mouillées à Batiscan. M. Cadet, à la tête, fit embarquer tout le monde le même jour, qui partirent dans la chaloupe. M. de Bougainville devait partir avec 2000 hommes pour traverser au sud, vers St. Antoine, pour battre les ennemis.

Indiscrètement on fit partir la chaloupe, à la vue de l’ennemi, qui canonnait ces bateaux sans aucun fruit. Ils se rendirent la même nuit à la Pointe-aux-Trembles.

Le même soir les ennemis, sans doute informés de notre démarche, profitèrent à neuf heures du soir d’un petit vent de nord-est, et passèrent avec une frégate de 28 canons, un bâtiment de 18, un de 8, un de 6 et un de 4. On s’aperçut que nos batteries étaient dégarnies, car le feu n’était point vif ; ils passèrent, je crois, sans recevoir beaucoup de mal.

Les batteries des Anglais firent un feu d’enfer de la Pointe Lévi tant en bombes qu’en canons. Il y eut sur les remparts un homme tué, à côté de moi, d’un boulet de canon qui passa au travers des banquettes de la batterie ; 3 hommes de tués à la batterie Dauphine de M.