Page:Panet - Journal du siège de Québec en 1759, E. Sénécal Imprimeur-Éditeur, 1866.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
10

n’était point interrompu. On vint rapporter que les sauvages outaouais y furent mais sans succès, au nombre de 100, ayant trouvé des forces considérables, et ayant tué seulement quelques Anglais.

6 et 7 — Ces ouvrages continuèrent, et on vit clairement qu’ils établissaient une batterie à la Citière, vis-à-vis le château, de douze pièces de canon et de 7 mortiers de 10 à 13 pouces, et un retranchement au-dessus, avec fossés et palissades pour contenir 200 hommes. Le 7, la nuit, le sieur Charest fut de nouveau à la découverte. Le 8 il rapporta qu’il avait vu le commencement de ces ouvrages de près ; qu’il pouvait y avoir environ 300 travailleurs et 500 hommes armés pour les soutenir.

Un Anglais, ci-devant pris à Chouagen, et qui avait servi un officier anglais chez Chalou, profita d’une pirogue étant au bord de l’eau, et étant en sentinelle, dit à son camarade qu’il allait quérir du poisson dans les pêches, et comme on s’aperçut qu’il voulait déserter, deux canots furent au devant de lui et le reçurent. Il déposa qu’il n’y avait qu’environ 800 hommes à la Pointe Lévy ; qu’on venait d’y charroyer du canon et que deux régiments « Royal Américain » qui avaient été mis à terre à la Pointe Lévy, n’avaient voulu ni travailler ni se battre, disant qu’ils n’avaient point été payés depuis treize mois, qu’on leur avait dit qu’on ne les transportait en Canada que pour leur donner des établissements, qu’il devait se faire une descente de 1500 hommes à St. Joachim, qui devaient venir par les bois, qui se joindraient au gros de l’armée qui devait demeurer à Beauport ; que les Anglais qui n’étaient que 10,000, attendaient de la Martinique 6,000 de renfort.

On vit activement les berges se ranger à la vue de l’Ange-Gardien, avec deux batteries qu’ils avaient fait mouiller dans le chenal au Nord. Ils avaient quatre gros bâtiments pour favoriser leur attaque qui tirèrent sans aucun succès pendant quatre heures.

On fit plusieurs décharges de coups de canon et de bombes sur les travaux de la Pointe Lévy, mais je crois, assez inutiles.

Le même jour, on s’aperçut que les Anglais tentaient une descente par le Sault de Montmorency, à marée basse. Les sauvages outaouais s’y portèrent de bonne volonté au nombre de 200, avec quelques Canadiens. Il se présenta un détachement de 100 hommes anglais qui furent presque détruits ; ils (les Anglais) se replièrent sur 300 hommes qui furent fusillés par les sauvages où ils (les Anglais) perdirent du monde. Ce second parti ayant replié, les sauvages les poursuivirent avec le casse-tête, mais s’étant trop engagés en faisant des chevelures, ils reçurent environ 4000 coups de fusils. Ils ne perdirent que trois