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corps & fervent de pieds à cet ani- mal; elles ont roujours une couleur d'acier dans route leur étendue , an lieu que celles dés couleuvres font ordinairement marquées de jaune. 11 y a autant de grandes écailles que de vertèbres, depuis le commence ménc du cou jufqu'à celui de la queue; & comme chaque vertèbre a une côte de chaque côté, chaque écaille foutient par fes deux bouts les extrémités de ces deux côtes. Les écailles de la queue diminuent de grandeur, à proportion de celle de la queue même. Il y a au bas du ventre une ouverture à laquelle aboutiffenc l'anus & les parties de la génération, tant des mâles que des femelles; cette ouverture eft fermée par la dernière des grandes écailles qui eft en demi-cercle & qui s’abaifle dans Le temps du coït, lorfque la femelle mer fes petits au jour, & roures les fois que les ex- crémens fortenr. Les vipères changent de peau au printemps, & quelquefois aufli en automne ; au moment où elles uictent cetre peau écailleufe , elles e trouvent également revêrues d’une autre peau également couverte d'écailles dont les couleurs fonc bie plus brillantes; il s’en forme une nouvelle fous celle-ci pour la rem- placer dans la faite ; deforre que la vipère a en tout temps une double peau. La vipère diffère de la couleuvre non-feulement ence qu’elle rampe plus lentement, & qu'elle ne faute jamais, mais encore en ce qu’elle eft vivipare; au lieu de pondre comme la couleuvre des œufs qui n'éclefent que long-temps après, les petits de la vipère acquièrent leur entière perfection dans la ma- tiice, & courent au fortir du ventre



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de la mère, Les vipères s'accouplent ordinairement deux fois l'année, Elles portent leurs petits quatre où cinq mois , elles en four jufqu'à vingt & même vingecinq; elles fe nourriffent de cantharides, de fcor- pions, de grenouilles, de fouris, de taupes & de lézards; fouvent la capacité de l’eftomac n'eft pas alfez grande pour contenir l'animal qu’el les veulent avaler , albrs ilen refte une partie dans l’œfophage. a vi- père ne rend pas beaucoup d’excré- mens, ils n'ont poinr de mauvaife odeur comme ceux des couleuvres, & l’on n’en fent aucune lorfqu’on ouvre un bocal dans lequel.on nour- rit plufieurs vipères : elles ne fonc point de trous en terre pour fe ca- cher comme les conleuvres, elles fe retirent ordinairement fous des ierres & dañs de vieilles mafures; fair beau, elles fe mennent fous des herbes rouffues où dans des buiffons. s Les vipères diffèrent encore des couleuvres, en ce qu'elles ont des dents canines; leur nombre varie dans différens individus ; ordinaire- ment il n’y en a qu'une de chaque côté de la mâchoire fupérieure, mais on en trouve quelquefois deux; ces dents font entourées jufqu’à environ les deux tiers de leur longueur, d'une véficule épaifle & remplie d'un fuc jaunâtre, tranfparent & médiocrement liquide; il y a au milieu de certe véficule,, fous la groffe dent, plufieurs petites dents crochues, les unes plus longues que les autres & qui fervent à remplacer les groffes dents, foir qu'elles tom- bent d'elles mêmes ou accidentelle- ment : celles-ci ont environ deux lignes de longueur; elles font cro- chues , blanches, crenfes, dia- phanes & très pointues; elles ref