Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 81 —

quelques jours chez un Chinois chrétien, chef d’une sucrerie, de sorte que je suis à même d’en faire une courte description. Sur le bord du fleuve, on voit deux ou trois piles ou monceaux de bûches qui s’élèvent à la hauteur de quinze à vingt mètres ; à côté, se trouve un hangar rond où deux buffles font tourner en sens contraire deux gros cylindres de bois de fer qui écrasent les cannes ; le suc coule dans un puits de maçonnerie. Par derrière, est un énorme fourneau en briques lequel ressemble à une tour. Dans la partie supérieure du fourneau sont trois grosses barres de fer sur lesquelles reposent trois énormes marmites unies entre elles par une maçonnerie. C’est dans ces marmites, qu’à l’aide d’un feu d’enfer, on évapore le suc de cannes qui, parvenu à une cuisson convenable, est versé dans des cônes en terre. Le lendemain, on fait écouler la mélasse ; on purifie par de l’argile détrempée, et on obtient une cassonade très-blanche. La recuite des mélasses et des écumes produit encore une bonne quantité de sucre brun. Enfin, la mélasse est envoyée aux fabriques d’arak ou se mêle à la chaux dans les constructions. Les puits de mélasse sont en plein air ; aussi les lézards, les rats et les cra-