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du niveau moyen de la rivière ; elle est arrosée par plusieurs canaux naturels et ruisseaux qui la fertilisent. Chaque année, au fort des pluies, la rivière déborde et inonde la plaine pendant une ou deux semaines. La culture du riz y est assez négligée, aussi la récolte suffit-elle à peine pour les habitants de la province ; plus des deux tiers de la plaine sont occupés par des bambous sauvages et autres arbres des bois.

La province de Thung-Jai, qui est à l’orient de Chanthaburi, abonde, comme celle-ci, en cardamorne, bois d’aigle, gomme de Camboge, poivre, ivoire et autres productions précieuses. La ville de Thung-Jai est habitée par 4,000 Siamois ou Chinois presque tous commerçants ; un petit nombre d’entre eux se livrent à la pêche qui est très-abondante sur les côtes. Dans le voisinage sont plusieurs îles bien boisées dont la principale est Ko-Xang (l’île des éléphants), qu’on dit être infestée de tigres ; ses hautes montagnes lui donnent un air majestueux, et c’est un lieu de relâche pour toutes les barques qui visitent ces parages.

En revenant de Chanthaburi, je m’arrêtai à Bangpla-Soi, située au pied des collines, au fond d’une baie extrêmement poissonneuse ; aussi la