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chaque rive, et la troisième au milieu, dominant l’entrée du fleuve. Une partie des habitants se livrent à la pêche, l’autre partie exploite les forêts de l’arbre appelé Samë, qui bordent les rivages de la mer ; le bois de cet arbre est excellent pour l’usage domestique, en ce que son charbon, une fois allumé, ne s’éteint pas. En cas d’alerte, tous les habitants sont soldats, et doivent aller garnir les forteresses qui, ordinairement, sont presque désertes.

Partis de bon matin de la ville de Pak-Nam, nous louvoyâmes presque tout le jour, parce que le vent n’était guère favorable, et le soir nous atteignîmes la première île, appelée Si-Xàng. Cette île, qui peut avoir sept à huit milles de tour, est habitée par une centaine de familles siamoises et chinoises. On ne peut y aborder que par le côté qui regarde la terre ferme. On va y jeter l’ancre dans une charmante petite rade à bon fond. Partout ailleurs, l’île est comme flanquée d’une muraille naturelle plus ou moins haute, formée de rochers escarpés, excavés, raboteux, présentant les aspects les plus bizarres. Ayant eu occasion d’aller à terre, je vis que ces rochers n’étaient que comme une croûte extérieure, qui recouvre un beau marbre à veines blanches, rouges et bleues, au-