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moins pesante selon la gravité des crimes ; outre sa pesanteur, elle gêne tous les mouvements, et surtout empêche de pouvoir prendre aucun repos.

Le code pénal inflige des supplices extraordinaires pour certains crimes ; par exemple, il ordonne de brûler vif celui qui aura fait fondre une idole d’or ou d’argent soustraite des pagodes. Les adultères sont marqués à la joue avec un fer chaud ; pour certains autres crimes, on les marque au front également avec le fer chaud. Les talapoins surpris en adultère sont dépouillés de leur habit jaune, flagellés jusqu’au sang, et puis condamnés pour toute leur vie à couper l’herbe aux éléphants ; cette peine équivaut aux travaux forcés ; c’est la peine des plus grands criminels, on les appelle taphun, et aucun d’eux, malgré les plus puissantes protections, ne peut se racheter de cette condition infamante. Il y a encore une autre peine infamante fort en usage, on l’appelle ta-ven, voici en quoi elle consiste : le criminel portant les fers aux pieds, et la cangue au cou, est promené par toute la ville au son d’une cymbale avec un cortége de satellites armés ; à chaque fois qu’on bat de la cymbale, le coupable est obligé de crier à haute voix : J’ai commis tel crime, n’imitez pas mon exemple ! et