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ferme le palais du monarque, palais très-modeste et qui n’a rien de remarquable. Les maisons de la ville sont construites en bambous excepté quelques-unes qui sont en planches. Les autres villes du royaume sont peu considérables. Je ne citerai que Pong-Son, Kampot et Pinhalu, situées à quelques lieues de la capitale.

À l’extrémité nord du Camboge on trouve un joli lac appelé Thalesap, qui a vingt lieues de circonférence. Il est extrêmement poissonneux ; tous les ans, quand les eaux sont basses, il s’y fait une pêche considérable d’un gros poisson très-délicat, appelé savai, qu’on sale avec les cendres du palmier, ce qui donne à sa chair une saveur douce et sucrée. C’est près des rivages de ce lac que sont situées les ruines merveilleuses de Nokorvat. Elles consistent en un vaste palais, en colonnes, pyramides et temples ou pagodes, le tout construit en marbre taillé et ciselé ; on y remarque des dômes et des voûtes d’un travail si surprenant, que les Cambogiens n’en parlent jamais sans dire que c’est l’ouvrage des anges et non pas des hommes. Il est probable que ces ruines remontent au temps du fameux roi de Camboge Phra-ayjum-Surivong, sous le règne duquel un tala-