Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 29 —

s’appelle Khmer. C’était autrefois un grand royaume qui s’étendait depuis le 8e degré 30 minutes jusqu’au 20e degré de latitude. Sa domination s’étendait sur plusieurs États Lao et même sur Siam. Ce n’est que depuis trois cents ans qu’il a perdu sa splendeur. Attaqué, harcelé d’un côté par Siam, de l’autre par la Cochinchine, il a perdu successivement presque tout son territoire, et aujourd’hui il ne lui reste plus qu’une étendue d’une quarantaine de lieues divisée en quatre provinces, qui sont Phôtisat ou Poursat, Kampong-Suai, Kampong-Som et Kampot ; ces deux dernières sont des provinces maritimes. Il y a dix ans, un prince cambogien, nommé Ongduang, était gardé en prison à Bangkok. On apprit que le roi du Camboge, son frère, réfugié chez les Annamites, venait de perdre la vie aussitôt le roi de Siam fit sortir Ongduang des prisons, lui conféra les insignes royaux, lui donna de grandes sommes d’or et d’argent, et le fit conduire avec une armée par le généralissime siamois qui l’installa roi de Camboge où il règne maintenant.

Ce royaume est borné au midi par la mer, au nord et à l’ouest par Siam, et le grand fleuve Më-Kong lui sert de limite du côté de l’est. La partie