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ment par derrière, tenant le sabre nu. Une de leurs lois militaires est que, si un soldat recule devant l’ennemi, d’une toise seulement, le chef doit lui couper la tête, ce qui fait que les Thai, qui naturellement ne sont pas très-courageux, ne reculent cependant jamais devant l’ennemi, à moins que leur chef ne leur en donne l’exemple. Le généralissime qui est mort, il y a quelques années, placé derrière sa troupe, tenait une longue lance avec laquelle il piquait le dos des soldats en leur criant : En avant, mes enfants, en avant !

Le grand arsenal des canons, fusils et autres armes est dans l’enceintedu palais ; car, par crainte de rébellion, le monarque veut avoir toutes les armes sous sa main et à sa disposition. Il est très-bien fourni ; on y voit des milliers de canons de toute forme et de toute grandeur. Comme la rouille exerce de grands ravages dans les pays chauds, il y a une compagnie de soldats continuellement occupés à fourbir les armes diverses contenues dans l’arsenal. Les Thai font eux-mêmes la poudre dontt ils se servent à la guerre ; mais il paraît qu’elle n’a pas beaucoup de force, puisque, au rapport des soldats eux-mêmes, les boulets ont de la peine à atteindre leur but. De plus, comme les artilleurs ne