Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/340

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 318 —

plantés en terre et serrés les uns contre les autres, de manière à former comme un mur d’enceinte, en ménageant, de distance en distance, des ouvertures pour braquer les canons. Mais ces retranchements, tout solides qu’its paraissent, ne peuvent pas résister à l’attaque impétueuse de quelques centaines d’éléphants, car ces animaux sont terribles à la guerre ; avec leur secoure on peut même enfoncer les grosses portes des villes, et, lorsque cette troupe d’éléphants parvient à pénétrer dans un camp ou dans une ville ennemie, elle poursuit les hommes avec fureur, les saisit avec sa trompe, les lance en l’air et, quand ils sont retombés, les écrase avec ses pieds.

Quand un corps de troupes est campé quelque part, la nuit on entretient des feux autour du camp, et de distance en distance sont placées des sentinelles qui, à toutes les heures de la nuit, frappent du gonggong, et se répondent les unes aux autres par le mot d’ordre. Quand on fait le siège d’une place, on commence par établir des compagnies de soldats tout autour de la ville, et hors de la portée du canon. Chaque compagnie se creuse un fossé profond, dont la direction est vers la ville. Quand on est arrivé près des murs de la