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signes royaux, entrent dans la salle ; alors tous se prosternent, et, dès que le roi paraît, cette foule de courtisans élève les mains, baisse la tête contre terre et reste prosternée sur les genoux et les coudes jusqu’à la fin de l’audience. Le roi s’assied sous un dais et sur son estrade munie de splendides carreaux pour s’appuyer ; pendant l’audience il prend la position qu’il lui plaît ; il mâche l’arec et le bétel, boit du thé, fume le cigare ou la pipe ; il adresse la parole tantôt à l’un, tantôt à l’autre ; il arrive quelquefois qu’il adresse la parole à presque tous successivement ; mais ordinairement, il s’entretient surtout avec les ministres, les interrogeant sur ce qui regarde leur département. C’est une règle qu’aucun mandarin ne parle, à moins que le roi ne l’interroge ; cependant il y a toujours deux mandarins dont l’office est de faire des rapports au roi sur tout ce qui intéresse le gouvernement. À une heure après midi environ, le roi se lève, la foule des courtisans élève de nouveau les mains pour adorer le monarque qui se retire. Alors la troupe des mandarins sort et va se réunir encore à la salle extérieure pour se concerter sur les ordres émanés de Sa Majesté. Le soir, à sept ou huit heures, a lieu une nouvelle audience qui n’est pas générale ; c’est