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pays, vêtus de costumes de soie et d’or, sortes de longues jaquettes serrées, à basques courtes et ressemblant assez, pour la forme, aux anciennes cottes de maille. Près de trois cents personnes composaient cette noble compagnie qui se tenait tout entière agenouillée et accoudée, la tête inclinée vers le plancher. La salle, n’admettant qu’un demi-jour, permettait aux joyaux de paraître à leur avantage. Les diamants et les escarboucles répandus sur la personne du roi brillaient et étincelaient, lançant dans toutes les directions comme de petits éclairs.

Tel fut le spectacle que la salle et la cour présentèrent à l’ambassade américaine. Elle mit aussitôt chapeau bas, puis, quand ils se furent avancés jusqu’à l’espace libre mentionné plus haut, les Américains firent trois salutations ainsi qu’il en avait été convenu. S’étant assis sur un tapis, à une assez grande distance du trône, ils durent prendre garde de tenir les pieds en arrière, afin que Sa Majesté ne fut point choquée par la vue de ces membres inférieurs emprisonnés dans des bottes ; car les Américains n’avaient pas voulu consentir à laisser leur chaussure à la porte. Après qu’on se fut assis dans cette position très-incommode, on fit trois