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d’anges, d’animaux fabuleux, de monstres, de montagnes, etc. Tout autour de la place, on élève des tentes pour le roi, ses mandarins et les talapoins. Au temps fixé, on processionne en grande pompe, sur un char doré, l’urne qui renferme le corps du roi défunt, on la place sur une haute estrade. Alors commencent les jeux publics, qui durent sept jours ; il y a comédies, lutte, pugilat, danse sur les cordes et toutes sortes de divertissements le nouveau roi lance des billets et des limons qui renferment de la monnaie d’or et d’argent. Ces billets représentent la valeur d’un jardin, d’une maison, d’une barque, etc., etc. ; ceux qui ont pu les ramasser vont les présenter au trésor royal et sont payés à l’instant. Le soir, il y a brillant feu d’artifice, suivi de comédies funèbres. Enfin, le dernier jour, le roi, lui-même, met le feu au bûcher, composé de sandal et autres bois odoriférants. On ne se sert pas d’un feu ordinaire pour cette cérémonie, mais d’un feu allumé par un coup de foudre, que l’on entretient soigneusement. Les os que le feu n’a pas consumés sont recueillis et réduits en poudre ; on les mêle avec un peu d’argile et on en forme de petites statues qu’on place dans un temple des-