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Les magistrats et tous ceux qui sont constitués en dignité se placent sur une estrade et à une certaine distance de leurs inférieurs ; ils ont toujours des coussins ou carreaux pour s’appuyer ; tantôt ils s’asseyent, tantôt ils se couchent, selon leur bon plaisir. Leur posture la plus ordinaire consiste à mettre la jambe droite sur le genou gauche et à tenir la jambe avec la main. Le roi, dans ses audiences journalières, se place sur une haute estrade dorée les assistants sont prosternés sur un riche tapis qui s’étend dans toute la salle. Qu’on juge de la gêne où doivent se trouver cette foule de mandarins, qui restent des heures entières prosternés sur leurs coudes ! Les Européens admis à l’audience du roi ne se prosternent pas, mais s’asseyent comme les tailleurs et saluent le roi en joignant les mains. Il faut dire, à la louange du roi actuel, qu’il n’astreint pas les Européens aux anciennes étiquettes ; il les reçoit presque à l’européenne, leur prend la main et leur fait donner des chaises pour s’asseoir.

Les Thai sont un peuple léger, gai, ami des jeux et des divertissements. Les enfants ont une foule de jeux dont la plupart ne diffèrent presque pas de ceux des enfants d’Europe : ils jouent au palet, à la cachette, aux barres, au saute-mouton, au colin-