Page:Pallegoix - Description du royaume Thai ou Siam, 1854, tome 1.djvu/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 235 —

sieur mi, j’ai apposé ma signature comme marqué. »

Je ne crois pas exagérer en disant que les esclaves font au moins le quart de la population de Siam ; les Chinois sont presque tous ou marchands ou planteurs ; un petit nombre d’entre eux sont pêcheurs ou batteurs de fer. Quant aux Thai proprement dits, les uns sont employés du gouvernement, les autres s’adonnent au commerce, mais le plus grand nombre cultive les jardins et les champs de riz. Ces laboureurs sont robustes, endurcis à la fatigue ; ils ont beaucoup à souffrir pendant les cinq à six mois de leurs travaux, mais aussi ils se dédommagent bien et emploient les six autres mois de l’année aux jeux, aux fêtes et à toutes sortes de divertissements. Le commun du peuple est pauvre, sans cependant être réduit à l’indigence ; car, à Siam, on ne voit personne demander l’aumône, si ce n’est quelques familles lao amenées en captivité. La plupart des Chinois qui, tous les ans, arrivent par milliers, parviennent à acquérir une petite fortune ; les uns retournent en Chine et les autres s'établissent à Siam. On ne voit pas de fortune colossale ; on appelle riche celui qui possède un hab ou quintal d’argent (4,000 ticaux ou