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l’eau qu’il contient) ; on rince d’abord avec de l’eau bouillante la théière qui doit être d’argile rouge, puis on y met une bonne pincée de thé ; enfin on la remplit d’eau bouillante. Une ou deux minutes après on distribue l’infusion de thé dans les tasses de porcelaine de manière à ne les remplir qu’à demi ; on remplit de nouveau la théière d’eau bouillante, et deux ou trois minutes après on répartit cette seconde infusion dans la première qui était trop chargée. On fait rarement usage du sucre avec le thé ; le thé sans sucre étanche mieux la soif. L’usage du café commence à se répandre à Siam depuis que le roi et les grands en ont fait des plantations considérables ; les Malais surtout en font une grande consommation, et le préfèrent au meilleur thé.

J’ai déjà exposé comment on faisait l’eau-de-vie de riz qu’on appelle arak ; cette boisson pernicieuse, dont les Chinois ont le monopole, cause de grands ravages dans le pays. Il est vrai que le plus grand nombre des habitants s’abstient de ce breuvage et même de toute liqueur fermentée ; mais ceux qui se sont adonnés une fois à l’arak courent rapidement à leur ruine. En effet, comme le dit Ovide :

Quo plus sunt potæ, plus sitiuntur aquæ.