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une recette de carry qui est la plus usitée ; on commence par frire du poisson ou de la viande quelconque dans une poêle avec une petite quantité de graisse de porc ; pendant ce temps-là, on broie, dans un mortier en pierre, du piment rouge, du poivre, du gingembre, du sel, de l’ail, de l’ognon, du kapi, du tamarin avec de la poudre de curcuma ; quand le tout est réduit en pâte, qu’on rend un peu liquide par addition de saumure, on met cette pâte dans la poêle et, après l’avoir agitée un instant, on y verse une quantité d’eau convenable. Cette sauce de carry est très-appétissante et favorise la digestion. Il y a bien des manières de modifier le carry ; la plus ordinaire, c’est d’y ajouter du lait de coco qui, par une courte cuisson, se convertit en huile douce et parfumée.

Nos Chinois de Siam et un certain nombre des habitants qui veulent les imiter, prennent leur repas accroupis en cercle autour d’un gros plateau en cuivre et à rebord où sont placés les mets tout découpés par bouchées dans sept ou huit tasses de porcelaine ; chacun tient une écuelle de riz de la main gauche ; la main droite est armée de deux bâtonnets ; les convives apposent l’écuelle à leurs lèvres, et au moyen des bâtonnets font dégringoler