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planches, excepté les salles de réception, qui n’ont pour parois que des treillis ou balustrades. Il y a près d’un quart de la population qui demeure dans des barques de toute forme et de toute grosseur ; ce sont des familles de petits marchands qui restent en station dans la capitale ou qui font le commerce d’un lieu à un autre ; ils sont tellement accoutumés à rester jour et nuit dans leur barque, qu’il leur faut un cas extraordinaire pour les faire monter à terre. Les habitations des talapoins sont en général plus belles, plus propres et plus commodes que celles des laïques de quelque condition qu’ils soient. Comme la plupart des maisons de la capitale sont en bois, les incendies sont très-fréquents et consument quelquefois jusqu’à mille ou quinze cents maisons. Quand cette calamité arrive, le tumulte et le désordre sont extrêmes ; la foule est immense, on n’entend de toutes parts que des pleurs et des cris confus, mêlés au fracas des maisons qui s’écroulent et de l’incendie qui dévore. Parmi la foule, les uns fuient avec ce qu’ils ont pu sauver, les autres accourent afin d’emporter ce qui tombe sous leurs mains. Dans ces tristes conjonctures, plusieurs périssent victimes de leur curiosité ou de leur cupidité. Quand l’incendie est