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Les Siamois estiment beaucoup la franchise et la sincérité ; ce n’est pas à dire pour cela que le mensonge leur soit inconnu ; au contraire, il leur arrive souvent de mentir, mais rarement à leurs égaux ; c’est presque toujours aux supérieurs qu’ils mentent, en vue de s’excuser ou d’échapper à une punition qui les menace.

On peut dire généralement que les Siamois ont horreur du vol, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de voleurs parmi eux ; car les princes et les mandarins s’appliquent continuellement à extorquer l’argent de leurs subordonnés ; les grands chefs volent les chefs subalternes, et ceux-ci volent le pauvre peuple. Il y a, en outre, dans le pays, une foule de vagabonds, d’esclaves fugitifs, de joueurs, d’ivrognes et de polissons qui cherchent, saisissent toutes les occasions de voler les fruits des jardins, les barques attachées près des maisons et les effets des marchands ambulants. Quant aux brigands, ils n’osent pas se présenter dans le cœur du royaume, ils se contentent d’exercer leurs rapines dans les forêts et de voler les bœufs ou les buffles des petits hameaux situés dans le désert. Du reste, les brigands sont très-rares, parce que le gouvernement met beaucoup de zèle à s’emparer