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barques. Il y a des marsouins tout à fait blancs ; on les harponne assez facilement pendant qu’ils tournent autour d’un navire ; leur chair, bonne à manger, n’a pas de mauvaise odeur. Les poissons volants rencontrant un bâtiment la nuit, sont effrayés et prennent leur essor pour voler par dessus mais souvent ils viennent donner de la tête contre les mâts ou les cordages et deviennent la proie des matelots. Les requins sont très-communs, surtout à l’embouchure des fleuves, qu’ils remontent jusqu’à soixante lieues. Il en est de même de la scie, gros poisson dont la tête se prolonge en une saillie osseuse, aplatie, très-longue et armée de dents des deux côtés. À Bangkok, il arrive assez souvent que le requin emporte un homme qui se baigne, d’autres fois il se contente de lui couper et emporter seulement une cuisse.

Dans les détroits entre les nombreuses îles du côté de Chanthabun, les dauphins, les bonites, les dorades, etc., se rencontrent en abondance. Voici comment nos chrétiens annamistes en font la pêche : deux hommes ont sur leur barque un filet flottant à grosses mailles, long de quatre-vingts à cent toises ; par une nuit obscure, ils tendent en travers du courant leur filet, qui plonge dans l’eau