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grenouilles, de serpents, mais plus souvent d’écrevisses et de poissons. D’autres gros oiseaux dont j’ignore le nom européen, ne vivent que de moules et de coquillages. Dans les canaux et sur les étangs, on rencontre des bandes innombrables de corbeaux aquatiques et de canards sauvages ; les oies sauvages sont plus rares ; leur plumage est très-beau et de couleurs variées. Les plongeons, les poules d’eau, les sarcelles, les mouettes et les martins-pêcheurs ou alcyons se trouvent presque partout. De toutes les espèces d’alcyons, il n’y en a qu’une dont le plumage soit estimé des Chinois qui l’achètent fort cher pour l’envoyer en Chine ; c’est avec ce plumage, d’un bleu éclatant, que les Chinois confectionnent des manteaux pour l’empereur et les princes. Or, voici comment on va à la chasse des alcyons : on en nourrit un dans une petite cage de fils de fer très-déliés ; on lie la cage au haut d’une perche ; on adapte à droite et à gauche deux petits filets de fil blanc à larges mailles. La cage une fois établie dans un lieu découvert sur le bord d’une rivière, l’alcyon se met à chanter, et bientôt ceux de son espèce accourent pour se battre avec lui, mais d’un vol si rapide qu’ils sont pris dans le filet avant de l’avoir aperçu,