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blanc et noir, mais il a le cou et la calotte de la tête d’un beau rouge vif. Il plane à une grande hauteur ; son cri perçant s’entend de deux ou trois lieues à la ronde. J’ai souvent vu des troupes de kariens en rangées sur le bord des étangs et des marais, où ils pêchent les poissons, les grenouilles et autres animaux ; haut montés sur leurs jambes, ils font de si grands pas et marchent si vite, qu’un chien lancé contre eux ne peut pas les atteindre.

Après le karien vient le pélican, deux ou trois fois gros comme une oie. Cet oiseau est remarquable par la grande poche qu’il a sous la mâchoire inférieure ; on trouve presque toujours les pélicans nageant en troupes dans les grands étangs ou près des bancs de sable des rivières où ils font une pêche abondante ; ce n’est que le soir qu’ils s’élèvent dans les airs, et, formant un triangle en volant, ils vont chercher au loin quelque gros arbre solitaire sur lequel ils s’abattent pour y passer la nuit. C’est là qu’à la faveur des ténèbres, deux chasseurs munis de fusils doubles peuvent abattre cinq ou six de ces énormes oiseaux, et la bande est dispersée.

Je ne fais que mentionner les grues, les hérons, les cormorans et les cigognes qui se nourrissent de