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lendemain les Lao viennent lui donner un bon coup de fusil qui lui ôte la vie.

Le tigre étoilé est beaucoup plus petit que le précédent ; il attaque rarement l’homme ; les chiens, les chevreuils, les cochons sont sa pâture sa peau, marquée de taches noires sur un fond jaune, est magnifique. La troisième espèce est le chat-tigre, deux ou trois fois gros comme un chat ; il vit d’oiseaux, de poules et de canards, et n’ose pas même attaquer un chien.

J’ai parlé ailleurs du rhinocéros et de la manière de lui faire la chasse : on dit que ce monstrueux quadrupède fait ses délices des épines de bambou, qui ne lui occasionnent probablement qu’un léger picotement dans la gueule. On attribue beaucoup de vertus à sa corne, et (chose singulière !) sa peau, quelque épaisse et coriace qu’elle soit, est regardée comme un mets délicat et fortifiant pour les personnes faibles. On grille d’abord la peau, on la ratisse, on la coupe en morceaux et on la fait bouillir avec des épices assez longtemps pour la convertir en matière gélatineuse et transparente. J’en ai mangé plusieurs fois avec plaisir, et je pense qu’on pourrait appliquer avec succès le même procédé aux peaux de quelques autres animaux.