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sa tête un grand parasol rouge, un autre frappe de la cymbale pour qu’on fasse place à sa seigneurie, et quelques douzaines d’esclaves lui font cortége. S’il tombe malade, c’est un médecin de la cour qui vient le traiter ; les talapoins eux-mêmes viennent réciter sur lui des prières et l’aspergent d’eau lustrale pour obtenir sa guérison quand il meurt, toute la cour est dans une grande affliction et fait rendre au défunt les honneurs funèbres dus à son rang.

J’oubliais de dire qu’à Siam on se sert beaucoup des éléphants pour la guerre ; c’est sur leur dos qu’on charge les canons, la poudre et les boulets. Tous les mandarins sont montés sur des éléphants il y a eu des batailles où l’on comptait plusieurs milliers d’éléphants dans chaque armée. On les emploie aussi pour détruire les palissades et les retranchements. Il y a une douzaines d’années, les Annamites ayant envahi le Camboge, s’étaient retranchés dans une plaine ; le généralissime siamois les surprit la nuit avec quelques centaines d’éléphants à la queue desquels il avait fait attacher des torches ardentes ces animaux furieux enfoncèrent le camp, percèrent de leurs dents et broyèrent sous leurs pieds près de mille Annamites,