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semences bouillie ou grillées sont très-savoureuses et font les délices des enfants. Rien de si facile que de planter le nymphæa : on met les semences dans des boules de terre molle, qu’on jette dans les étangs, et quelques jours après on voit s’épanouir sur l’eau des petites feuilles qui grossissent peu à peu, jusqu’à ce qu’elles aient acquis un développement d’environ un pied et demi de large.

Après le nymphæa, la fleur Mali est la plus estimée à Siam, et elle le mérite bien, car son parfum est peut-être aussi suave que celui de la rose. Elle naît d’un joli petit arbuste d’un mètre de hauteur. À la capitale, il y en a des jardins immenses, tant est grande la consommation qu’on en fait. C’est une fleur grosse comme un petit œillet, d’un blanc éclatant, à corolle simple ou double ; on la cueille toujours avant qu’elle soit épanouie, afin de ne pas perdre en vain son doux parfum. Cette fleur est employée à faire de l’eau de senteur, à parfumer les potions qu’on donne aux malades, à faire des guirlandes et des couronnes pour entourer le toupet des enfants, ou bien les enfants les portent aux bras, comme ornement et en guise de bracelets. On n’a pas pu jusqu’ici retirer de l’huile essentielle de la