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che et ferme. On le fait rôtir ou cuire dans l’eau, on le ratisse et on le mange sans aucun assaisonnement : c’est un aliment sain et agréable dont le goût approche de celui du pain de froment ; ou bien on le coupe en tranches et on le fait cuire dans du sirop de sucre de palmier avec une certaine quantité de lait de coco.

La seconde espèce de jaquier est un très-bel arbre à feuilles ovales entières et dont le tronc, d’un beau jaune, est employé pour la teinture des habits des talapoins. Son fruit, ovale oblong, est énorme et pèse de dix à quarante livres, aussi naît-il au tronc ou aux grosses branches capables de le soutenir. On coupe en grosses tranches ce fruit monstrueux, on en détache une quantité de grosses amandes enveloppées d’une pulpe jaune, épaisse et odorante, c’est cette pulpe qu’on mange ; pour les amandes, on les fait cuire ou griller comme les châtaignes, c’est le régal des enfants. Il faut observer qu’un seul de ces fruits suffit pour quinze ou vingt personnes, et qu’un jaquier vigoureux peut fournir environ une centaine de fruits par année.

Le jamboisier est un grand arbre à fleurs roses, et qui produit des petites poires, également roses, qui sont bonnes à manger. Outre cette grande