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trois villages, et nous atteignîmes enfin Phit-Salôk. Cette ville, dont la fondation remonte à plus de quinze cents ans, a été assez longtemps la capitale du royaume de Siam ; elle a été détruite et rebâtie plusieurs fois ; la ville actuelle n’a guère que 5,000 âmes, Siamois, Chinois et Lao, dont la principale occupation est de couper les arbres de tek, les disposer en radeaux, et, dans la saison des pluies, les faire flotter jusqu’à Bangkok. Dans les environs, les Chinois surtout font de grandes plantations de coton et de tabac d’une excellente qualité.

Comme je continuais ma route au nord, voilà que je rencontrai le roi d’un état lao appelé Mûang-Nàn, qui descendait la rivière avec plusieurs radeaux de bois de tek. Je me décidai à lui faire visite dans son palais flottant ; il était entouré de ses nombreuses femmes, vêtues de jupes de soie rayée, portant des bracelets d’or et autres ornements. Je lui offris un verre ardent et quelques flacons d’eau de senteur qu’il donna de suite à ses dames ; de son côté il m’offrit une douzaine de pains de cire, me fit servir le thé, l’arec et le bétel. Cependant nous entrâmes en conversation, et quand il sut que j’allais dans son pays : « Je vais à