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Mûang-In, nous arrivâmes à Xainât, petite ville de 3,000 âmes, siége d’un gouverneur. Les habitants cultivent le riz, le tabac, le bétel, le coton, fabriquent des torches et composent d’immenses radeaux de bambous sauvages qu’ils vont vendre à Juthia ou à Bangkok dans la saison des pluies. Ces bambous sauvages ont un grand avantage sur ceux qu’on cultive, en ce que les vers ne les attaquent pas. Ce qu’il y a de plus remarquable à Xainât, c’est une antique pagode royale décorée de figures et d’anciennes statues fort curieuses. Du côté de l’est, on aperçoit une chaîne de montagnes dont les plus proches sont garnies de bambous fins et délicats guère plus gros que le pouce, et qui servent à une foule d’usages.

En remontant à quinze lieues au dessus de Xainât, on arrive à Thà-Sung, petite ville chinoise située à l’embouchure d’une rivière qui vient du couchant. Les Chinois y ont une fabrique d’arak et une douzaine de fourneaux où ils fondent les minerais de fer qui abondent aux environs. La fonte qui provient de ces fourneaux, non-seulement suffit aux besoins du royaume, mais encore est un objet considérable d’exportation.

Comme j’avais l’intention d’aller jusqu’au Lao,