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aux Égyptiens, et Apollodore dit en effet que c’est leur Isis (loco citato). L’auteur anonyme des Histoires Incroyables (chap. 15, p. 91-92 des opusc. mythologic. de Gale), dit, comme Paléphate, qu’Io était prêtresse de Junon : tel est du moins le sens que présente non le texte de Gale, mais le texte proposé par Valckenaer sur la scholie du v. 734 des Phéniciennes, et qui me semble être le seul raisonnable ; le reste de son explication, qu’il a toute empruntée aux Helléniques de Charax, s’accorde assez avec Paléphate. Dion Chrysosthôme cite Io donnée en mariage à un Égyptien, parmi d’autres exemples de filles grecques accordées à des étrangers, ou de Grecs allant chercher au loin leurs épouses (XIe disc., tom 1, p. 325, édit. Reiske).

CHAP. XLIV.

Médée (1).

On dit qu’elle rajeunissait les vieillards en les faisant bouillir ; voici ce qui en est : elle découvrit la première la fleur qui a la vertu de noircir les cheveux blancs. Elle faisait donc paraître noires les têtes chenues des vieillards. C’est elle aussi qui inventa les bains chauds ; mais, de peur que quelque médecin ne découvrît son secret, elle ne préparait jamais publiquement ses bains. On leur avait donné le nom de décoction. Ceux qui prenaient de ses bains en devenaient plus légers et plus dispos, d’où il advint, qu’en voyant les objets dont elle se servait, les chaudières, le bois et le feu qu’elle employait, on s’imagina qu’elle faisait bouillir les hommes. Quant à Pélias, comme il était vieux et débile, quand il eut recours aux bains ; il y mourut (2).

(1) La généalogie de Médée est rapportée dans le scholiaste d’Apollonius de Rhodes (sur le v. 200 du 3e livre, p. 229-230, tom. 2, édit. de Schaëfer), d’une manière qui ne s’accorde pas avec la version la plus généralement reçue, mais qui explique