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CHAP. XXXIII.

Des Amazones (1).

Quant aux Amazones, voici l’explication qu’on en donne : ce n’étaient pas des femmes, mais des hommes, qui portaient des tuniques longues comme les femmes des Thraces, tenaient leur chevelure liée sous la tiare et se rasaient la barbe, ce qui fait que leurs ennemis les appelaient des femmes. Au reste les Amazones étaient naturellement très-courageux dans les combats. Mais il n’est pas vraisemblable que jamais armée de femmes aît existé, car on n’en voit maintenant nulle part.

(1) Outre Hérodote qui raconte (liv. IV, chap. 110-1 16, tom. 2, p. 484-490, édit. de Baëhr), comment des Amazones apprivoisées par de jeunes Scythes devinrent la souche des Sarmates, et donne de ces femmes guerrières l’idée généralement reçue ; Hippocrates (de articulis, cap. LVIII, tom. 2, p. 814, édit. de Vander Linden) fait mention de l’usage où elles étaient de luxer les membres de leurs enfants mâles pour les empêcher de jamais aspirer aux travaux virils qu’elles se réservaient. Diodore de Sicile (lib. II, chap. 45-46, p. 129-134, tom. 2, édit. de Deux-Ponts) résume toute leur histoire d’un ton de crédulité très-sérieux jusqu’à leur dernière reine Penthésilée qui périt à Troie de la main d’Achille. Le même historien (liv. 3, chap. 51-54, p. 312-322, ibid.) parle d’une autre nation d’Amazones beaucoup plus ancienne, qui habitait la Lybie, et dont l’histoire se mêle à celle des Gorgones, qu’il envisage aussi comme un peuple gouverné par des femmes. Le Scholiaste d’Apollonius de Rhodes, dans plusieurs endroits et particulièrement sur le v. 965 du liv. II, cite Éphore et d’autres anciens historiens comme ayant parlé des Amazones de l’Afrique (p. 514-515). Quant aux Amazones du Thermodon, il en est question dans presque tous les anciens historiens. Le fleuve des Amazones, en Amérique, atteste que le nouveau-monde a aussi des traditions du même genre.